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Il m’a trompée : je le trompe aussi ?


Votre question

Il m’a trompée : je le trompe aussi ?

Vous venez de découvrir l’infidélité de votre conjoint. Tout à coup, il vous semble que votre partenaire et vous ne jouez plus du tout au sein de la même équipe. Vous avez même envie de jouer contre lui. Pour rééquilibrer les choses, il est possible que vous ayez envie, vous aussi, de le tromper.

Est-ce une bonne idée ?

Comment sortir de ce cycle de pensées de revanche, de colère et de ce sentiment d’être un(e) « moins que rien » ?

Margot Robert-Winterhalter

Thérapeute conjugale

vous répond

Découvrir qu’on a été trompé est l’une des choses les plus difficiles à traverser au sein d’un couple. Nous sommes envahis de sentiments contradictoires : l’angoisse, la jalousie, la colère, la tristesse, la honte, la culpabilité… Nous perdons le sommeil et nous sommes saisis d’un désir fou de reprendre le contrôle, de pouvoir à nouveau avoir toute la situation bien en main.

C’est un réflexe assez normal, lorsqu’une situation n’est plus du tout sous contrôle, et qu’elle ressemble même à l’inverse exact de ce qu’on avait imaginé, de vouloir à tout prix récupérer du contrôle. Avant même l’esprit de vengeance, et le « tu vas voir ce que ça fait », l’envie de tromper l’autre à son tour parle de notre volonté de ne plus être celui qui se fait piétiner, de vouloir à nouveau avoir une main mise sur la situation et pouvoir réellement agir.

C’est aussi une impulsion que nous pouvons avoir sous l’effet de la peur. La réaction la plus classique en cas d’infidélité est de vouloir quitter l’autre. Mais très vite, la peur reprend le dessus : et tout ce que nous avons construit ? Et que vont penser les autres ? Et les enfants ? Et comment allons-nous nous débrouiller ? Et la maison ? Envisager de détruire tout ce qui a été construit nous renvoie à notre peur d’être seul, et surtout à celle d’affronter une situation entièrement nouvelle, où il s’agit de tout recommencer à zéro, financièrement et matériellement compris. La séparation est forcément évoquée… mais c’est rarement l’option numéro un, en termes de solution.

Ce qui prédomine aussi en parallèle, c’est de ne pas vouloir prendre en charge cette situation puisque de toute évidence, tout est de « la faute » de celui qui a été infidèle. Ce raisonnement, tout naturel soit-il, nous plonge au cœur d’un statut de victime qui ne peut rien faire, puisque rien n’est de « notre faute ».

Il va malheureusement falloir endosser notre part de responsabilité dans cette histoire : la responsabilité de ce que nous ressentons, la coresponsabilité de ce qui arrive dans le couple, et la coresponsabilité aussi de ce qui se passera dans l’avenir. Sans accepter sa part de responsabilité dans une infidélité, on ne peut malheureusement pas sortir de son statut de victime, de celui qui ne fait que subir la situation.

Je vous invite à vous poser la question de ce que vous désirez réellement, maintenant que l’impensable est arrivé. Souhaitez-vous quitter votre partenaire ? Souhaitez-vous vous venger avant ? Si vous vous vengez tout en souhaitant rester en couple, pensez-vous que votre couple sera viable par la suite ? Si vous renoncez à tout projet de vengeance, comment souhaitez-vous rétablir une ambiance saine entre vous ?

La réelle question n’est pas de savoir s’il souffrira autant que vous si vous décidez de le tromper. Mais de savoir quel résultat vous voulez obtenir, non dans sa vie à lui, mais dans votre vie à vous. Vous avez le pouvoir de décider de ce que sera votre vie, avec cette nouvelle donnée, et à partir de maintenant. Vous avez également le pouvoir de parler, de dire que ce qui s’est passé est inacceptable pour vous parce que c’est trop douloureux, et que vous avez peur que ça se reproduise. Vous avez le droit de demander ce que cette autre (ou cet autre) lui a apporté que vous ne lui fournissiez pas ou plus. Le fait d’avoir été trahi(e) passera forcément par une remise en question personnelle, une situation de vulnérabilité et de questionnement… pas uniquement chez votre partenaire, mais bien chez vous également.

Avez-vous envie de traverser cela à deux, d’évoluer ensemble, avec vos erreurs, vos faiblesses, vos blessures respectives… ? Ou décidez-vous que c’est impardonnable, trop douloureux, et dans ce cas, la perspective d’évolution se vivra seul(e), de votre côté uniquement ? Vous avez ce choix.

Une période de crise est inévitable. Vous allez encore être blessé(e), et vous allez vous disputer, vous poser des questions, et trouver la situation injuste. Mais n’oubliez pas : vous êtes sur un pied d’égalité. Vous avez tout autant le pouvoir d’agir que votre partenaire, et c’est aussi à vous de décider de la suite des événements.

Mais quelle que soit votre décision, qu’il s’agisse de le tromper à votre tour, de le quitter, de décider de pardonner, de lui demander de faire un geste fort pour vous dédommager, d’aller voir un thérapeute… ne laissez pas pourrir la rancœur entre vous. Affrontez la crise . Rester dans ce statut quo et vous laisser manger par la rancœur, c’est le chemin le plus sûr pour tuer toute trace d’amour entre vous, le remplacer par du mépris ou du dégoût, et continuer à vivre ensemble, enfermés dans ces sentiments négatifs.

Il s’agit maintenant d’affronter la situation.


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